Ce 8 mars, comme chaque année, nous mettrons en avant la journée internationale des droits des femmes. Pourquoi une telle journée est-elle encore nécessaire à l’heure actuelle? C’est la question bien légitime qu’on peut se poser alors que les femmes représentent plus de la moitié de l’humanité et ne devraient donc raisonnablement pas devoir faire entendre leurs voix!
Pourtant, les femmes sont encore trop souvent victimes de discrimination, d’inégalité, de violence mais également de déni de droits élémentaires ! A l’occasion de cette journée placée sous le signe des femmes et de leurs droits, les femmes du SETCa mettent en lumière des enjeux fondamentaux dont il faut tenir compte.
Les femmes, premières victimes de la guerre
Le SETCa tient tout d’abord à témoigner sa solidarité envers toutes les femmes victimes de la guerre, en Ukraine et ailleurs. Il ne peut y avoir aucune légitimation à une violation du droit international qui débouche sur la guerre et le massacre des populations ! Nous sommes et serons solidaires de toutes ces personnes, souvent des femmes déracinées qui prennent le chemin de l’exil pour assurer une survie à leur famille.
Nous attendons du gouvernement belge que celui-ci mette en place une vraie politique d’accueil pour les victimes ukrainiennes ainsi que pour toutes celles qui vivent des situations similaires ailleurs dans le monde. Établir des catégorisations de réfugiés est inacceptable. La guerre n’est source que de désolation : des solutions négociées, respectueuses du droit international, doivent voir le jour au plus vite.
Bander les muscles, c’est bien, brandir la paix c’est mieux !
Job deal : les femmes à nouveau sur le carreau
Malheureusement, les mesures relatives au monde du travail qui viennent d’être annoncées par le gouvernement laissent à nouveau de nombreuses femmes sur le carreau. Le SETCa dénonce le manque d’ambition de ce fameux ‘deal pour l’emploi’. Parmi les propositions, où se retrouve en effet le progrès social pour les femmes? Dans la mesure des 4 jours / semaine ? Elle sera simplement inaccessible aux femmes à défaut de structures d’accueil des enfants adéquates. Malheureusement, les femmes sont encore et toujours celles qui assurent le plus souvent la prise en charge des autres membres de la famille. Il ne se retrouvera pas plus dans l’élargissement du travail de nuit…
Précarité féminine : précarité énergétique, précarité du travail, précarité d’emploi
Il y a 50 ans, le travail à temps partiel était exclusivement l’apanage des femmes. Il est aujourd’hui devenu la norme dans certains secteurs, hommes et femmes confondus, bien souvent imposé et non choisi. Pour les personnes concernées, plus encore pour les familles monoparentales, les fins de mois riment souvent avec galère : les factures s’accumulent et l’argent manque…
Le 8 mars, c’est donc aussi le moment de rappeler notre exigence d’un salaire minimum de 14 € par heure ou de 2300 € / mois brut (indexé automatiquement). Trop de femmes sont encore largement en dessous de ce salaire (dans des secteurs qui occupent beaucoup de femmes comme le commerce, les titres services, les maisons de repos, …). Réaliser l’égalité salariale, cela soit se faire maintenant, briser le plafond de verre aussi !
Au-delà du drame humain qui se joue en Ukraine, nous savons que le conflit aura également des conséquences économiques catastrophiques partout dans la monde. Depuis des mois, les factures de gaz et d’électricité ne font que flamber. On sait d’ores et déjà que cette montée des prix va encore s’accélérer suite à la guerre et à la mise sous pression du marché de l’énergie. La réduction immédiate à 6% de la TVA sur les prix de l’énergie est une première mesure à prendre d’urgence ! Nous n’avons eu de cesse de le répéter : c’est aujourd’hui plus que jamais nécessaire.
La crise du Covid que nous connaissons depuis deux ans est également lourde de répercussions en termes économiques et de sécurité d’emploi : restructurations, fermetures d’entreprises, incertitudes… De nombreux travailleurs et travailleuses doivent ainsi faire face à l’incertitude et la crainte de ce que sera leur avenir.
Solidarité aussi avec toutes ces femmes en lutte pour la sauvegarde de leur emploi !
Le droit à des fins de carrière et des pensions dignes
Un autre dossier crucial qui sera sur la table du gouvernement est celui des pensions. La Ministre Lalieux est en effet en train de travailler sur un grand projet de réforme et là encore, nous pouvons craindre que ce soient à nouveau les femmes qui en fassent les frais.
Le SETCa tient à rappeler son attachement au retour de la pension à 65 ans, son opposition à la limitation des assimilations pour la valorisation de la pension, à la prise en compte de la pénibilité du travail pour les fins de carrière, à des RCC accessibles à toutes et des formules de fin de carrière comme le crédit temps mi-temps accessibles.
Stop aux violences faites aux femmes
Féminicides, agressions physiques, psychologiques, sexuelles, … Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les violences faites aux femmes sont en augmentation. La crise du Covid n’a fait qu’aggraver certaines situations de violences intra-familiales et de violences faites aux femmes.
Il faut élargir les moyens pour mettre fin à ces situations dramatiques : anticiper, prévenir, informer, éduquer, communiquer, défendre...
C’est dès le plus jeune âge qu’il faut éduquer les enfants à l’égalité hommes/femmes. C’est sur tous les fronts qu’il faut scander que le fait de violenter une femme est un délit, un crime. C’est au sein des écoles, des entreprises et de la société toute entière que des campagnes toujours plus percutantes doivent être menées pour sensibiliser et aider à la détection précoce des situations de violence !
Le corps d’une femme lui appartient
Trop souvent encore, certaines femmes doivent subir des discours rétrogrades sur ce qu’elle doit ou devrait faire de son corps et de son utérus. L’avortement est un droit et non un délit, ne pas avoir d’enfant en est un également ! Nous continuerons à nous opposer à toute politique qui viendrait à limiter ce droit fondamental.